Voilà trois ans que le dispositif d’inclusion d’enfants autistes par le sport au sein des clubs omnisports ASPTT est en place. D’un projet initié par le Montpellier Métropole ASPTT au label Solidarité Autisme, les évolutions sont nombreuses. Aujourd’hui ce sont 14 clubs ASPTT qui accueillent près de 84 enfants autistes.
Nous continuons la découverte de ce label au travers des témoignages de parents d’enfants autistes évoluant au sein des clubs ASPTT, ainsi que ceux des éducateurs en Activité Physique Adaptée et Santé (APAS) qui les encadrent et les accompagnent dans leur pratique.
Chaque mois, de nouvelles anecdotes qui montrent les bienfaits de la pratique sportive en inclusion. Après Clément à l’ASPTT Toulouse et Charly de l’ASPTT Strasbourg faîtes la connaissance de Sarah au Montpellier Métropole ASPTT ! Le club Occitan est d’ailleurs à l’origine du projet pilote d’inclusion d’enfants autistes par le sport qui a donné naissance à ce label.
Afin de préserver le respect des enfants qui évoluent au sein du label et de leurs familles, les témoignages de ces derniers ont été anonymisés.
Interview de la mère de Sarah, prise en charge par l’ASPTT Montpellier
Comment avez-vous connu le label Solidarité Autisme by ASPTT ?
Peu de temps après que Sarah ait été diagnostiquée autiste, je m’étais rendu à une réunion d’information et de formation à destination des parents d’enfants porteurs d’autisme récemment diagnostiqués. Sur place, une psychologue du centre ressources autisme de Montpellier était présente. Nous avons échangé à l’issue de la journée de formation notamment sur les possibilités de faire du sport pour les enfants atteints d’autisme. Quelques jours plus tard, cette personne m’a recontactée en m’informant que le club ASPTT de Montpellier venait de lançait un dispositif permettant aux enfants autistes de pratiquer une activité physique au sein d’un groupe d’enfants « normaux » tout en bénéficiant d’un accompagnement personnalisé.
Avant d’intégrer le dispositif, votre enfant pratiquait-il déjà une activité sportive ?
Oui, notre fille était inscrite, dès l’âge de deux ans, au cours de bébé nageur puis à l’âge de quatre ans nous l’avons inscrite au handball. Le souci que nous avions venait du fait que pour ces deux activités, les clubs acceptaient Sarah à la condition qu’un des parents l’accompagne sur la séance. Cela nous gênait car nous recherchions avant tout à ce que Sarah s’ouvre aux autres sans que nous ayons un quelconque rôle, nous parents.
C’est ce qui nous a convaincus à l’ASPTT. Après une ou deux séances, il n’était plus nécessaire que nous soyons présents, puisqu’elle bénéficiait de l’accompagnement dédié d’une éducatrice spécialisée.
Est-ce que ce dispositif convient à votre enfant ?
Oui, Sarah est ravie de venir à ses cours de natation, elle y est en confiance grâce à un encadrement de qualité. Sandrine, l’éducatrice sportive ASPTT qui la suit, sait aussi bien la stimuler, l’encourager que respecter les moments où elle a besoin de se reposer. Elle est très fier de montrer ce qu’il sait faire.
Sandrine sait également la rassurer et gérer avec elle ses difficultés pour revenir à la tâche demandée ou adapter les consignes en fonction des besoins. Notre fille adore la piscine avec ses moments de jeux en fin de cours où elle peut se joindre aux autres enfants et interagir avec eux.
Quel impact ce dispositif a sur votre enfant ?
Grâce à ce dispositif, notre fille apprend à suivre un groupe, à écouter des consignes, à attendre son tour, à exécuter des tâches demandées et les réaliser avec une réelle envie de bien faire.
Cela lui permet de gagner en confiance, en autonomie, en compréhension et en socialisation.
Recommanderiez-vous le dispositif aux parents ayant un enfant autiste?
Oui plutôt 1000 fois qu’une ! C’est un dispositif d’inclusion de qualité qui respecte l’enfants porteurs d’autisme tout en ayant l’ambition de les aider et les préparer, une fois adulte, à évoluer dans un milieu de vie ordinaire.
Et c’est tout la famille qui est ravie d’avoir découvert ce club puisque l’année prochaine la sœur de Sarah intègre un groupe de natation et moi, la maman je commence aussi sur le même créneau des séances d’aquagym.
Interview de l’éducatrice de sarah, Sandrine Arcelon
Comment êtes vous arrivé à encadrer ce dispositif ?
C’est pour des projets tels que celui-là que j’ai choisi ce métier et celui du Montpellier Métropole ASPTT me tenait particulièrement à cœur. Je me rappelle de l’émotion que j’ai ressentie le jour où on m’a annoncé le lancement de ce dispositif. En tant qu’enseignante en APA (activités physiques adaptées), j’ai tout de suite adhéré au projet et en particulier au principe d’inclusion qui est très représentatif de la vraie vie.
Et quel est votre ressentie en tant qu’éducatrice spécialisée ?
Je suis très heureuse de participer et d’amener ma pierre à l’édifice. À l’heure actuelle, après trois saisons d’accueil, j’ai toujours autant de plaisir à accompagner “mes gamins” dans leur activité sportive, d’essayer de créer le lien social avec leurs camarades de jeu mais également de prendre le temps de faire un retour avec leurs parents. Maintenant je connais les petits frères et sœurs, une vraie relation amicale s’est créée avec les familles.
Au niveau professionnel, la difficulté majeure est la communication, cela me donne l’envie d’enrichir mon enseignement et d’utiliser ces astuces avec les enfants ordinaires que j’encadre au sein des séances de BABYsport et de kidiSPORT® au Montpellier Métropole ASPTT.
Faites un don
Pour apporter votre aide au mouvement ASPTT afin de développer ce label et ainsi offrir la possibilité à bien plus de jeunes autistes de pratiquer une activité sportive, faites un don !
Vos dons permettront ainsi aux clubs de :
- Se fournir en matériel sportif adapté et en supports visuels,
- Se doter d’outils technologiques pour accompagner l’enfant autiste lors de son activité : des tablettes numériques,
- Rémunérer les éducateurs APAS (Activités Physiques Adaptées Santé) qui suivent individuellement les enfants.
Cette démarche, unique en France, porte déjà ses fruits pour les enfants autistes, mais également pour les autres qui apprennent à appréhender cette différence.
D’avance merci et on se retrouve le mois prochain pour de nouveaux témoignages.