En 1re année à l’École supérieure de commerce de Rouen, Téo Guévit consacre beaucoup de temps à ses études. Mais l’international mérois de l’ASPTT Blois n’oublie pas l’ultimate pour autant.
Un titre de champion d’Europe U17 en 2016 à Gand (Belgique), plus deux autres médailles sur la scène continentale, en 2017 et en 2019. Sans oublier le bronze, avec l’équipe de France U20, lors des Mondiaux 2018 disputés au Canada… Le Mérois Téo Guévit s’est déjà forgé un beau palmarès auquel il tient à associer un personnage qui compte beaucoup dans son parcours sportif : Cédric Trestard, son coach de toujours. « Il s’investit énormément pour développer ce sport, résume Téo. J’ai complètement adhéré à son projet, celui d’intégrer les jeunes dans les équipes de club pour les faire progresser et les responsabiliser. Il était prof de gym dans mon collège, entraîneur de mon club et c’était mon coach en sélection nationale… Ça m’a bien aidé. »
De ces années en sélections jeunes, chez les U17 puis les U20, le Loir-et-Chérien ne garde que de bons souvenirs. « A Gand, on était logés dans un camping, raconte-t-il. Des caravanes situées sous un gigantesque hangar, surréaliste ! Au Canada, en revanche, on nous a hébergés dans un hôtel super luxe. On se prenait pour des footballeurs (ou plutôt des hockeyeurs, là-bas ?). »
Mais avant de traverser l’Atlantique, il y a eu le collège de Mer. Téo était inscrit en section athlétisme et spécialiste du demi-fond. Jusqu’au jour où son destin sportif a basculé. Un entraînement annulé pour cause d’intempéries et on lui propose d’aller s’abriter dans le gymnase pour courir après un disque volant… Il vient de découvrir une nouvelle discipline. Qu’il pratique « au départ pour améliorer ma vitesse en vue de l’athlétisme. Et puis, peu à peu, le plaisir de l’ultimate a supplanté celui de l’athlé. J’ai été conquis par l’esprit d’équipe, l’importance de la tactique, la notion d’auto-arbitrage. Contrairement à ce que l’on pense, c’est un sport qui demande une grosse intensité physique et qui est très spectaculaire au haut niveau. » Le jeune homme préfère d’ailleurs les compétitions en plein air où le temps de jeu est plus important et les terrains plus grands : son physique et son endurance y trouvent un terrain favorable pour faire la différence.
« Les États-Unis, c’est le nirvana de l’ultimate »
Désormais étudiant de 1re année à l’École supérieure de commerce de Rouen, il lui est difficile de suivre les entraînements de l’ASPTT Blois… un problème récurrent pour tous les clubs de Loir-et-Cher. Cette année de passage entre juniors et seniors, Téo a donc décidé de donner la priorité à ses études qui lui prennent beaucoup de temps. Pour ce qui est de l’ultimate, il reconnaît que, techniquement, il doit progresser. « Mais le club de Rouen n’a pas le niveau de celui de Blois, je travaille seul mon renforcement musculaire, le cardio et l’endurance. L’ASPTT organise bien des stages le week-end ou pendant les vacances, mais ça devient compliqué, cela ne remplace pas un entraînement régulier. » Dans un sport collectif, on ne peut pas se préparer seul…
Et la diététique ? « Là, je suis livré à moi-même. Mon alimentation est moins sportive et plus étudiante. Mais avant une compète, je peux faire un régime pour diminuer ma masse graisseuse et augmenter ma masse musculaire. Je suis plus événementiel là-dessus. Études et sport de haut niveau, c’est très compliqué, voire incompatible. J’espère pouvoir trouver des solutions lors des deux prochaines années. » Car Téo veut décrocher son diplôme pour travailler dans l’entrepreneuriat ou la finance. Le frizz, c’est une passion, pas un métier. Mais une passion qu’il a envie de vivre : « J’aimerais passer une année aux États-Unis, c’est le nirvana de l’ultimate là-bas. »
Source NR du 19/12/2019