Le changement climatique entraîne une prise de conscience de l’impact de nos activités humaines sur l’environnement. Transports, alimentation, consommation… Et le sport, dans tout ça ? Pratiquer une activité physique régulière est essentiel à notre santé. Mais d’après les estimations de WWF, une hausse globale des températures de 2°C ferait perdre 24 jours de pratique sportive sur une année, à cause de conditions défavorables à l’effort. Alors, pour préserver nos terrains de jeu et continuer à se dépenser, quelles sont les options ? Faire du sport de façon durable, ça existe ? Découvrez les liens qui existent entre sport et environnement et les possibilités existantes pour faire du sport de façon durable.
🔎 SOMMAIRE
1. Sport et environnement : prise de conscience et défis face aux enjeux environnementaux
Qu’il soit pratiqué en intérieur ou en pleine nature, les enjeux environnementaux sont multiples quand on fait du sport. Mais quelles sont les sources de pollution, de modification des espaces naturels et d’utilisation de ressources liées à l’activité physique ? Pratiques et événements sportifs, matériel et infrastructures, transports : on fait le tour des liens entre sport et environnement !
L’impact du sport sur l’environnement est plus ou moins important selon les pratiques et les niveaux. Il varie en fonction des déplacements qu’il génère, avant et après une session ou une compétition, et des infrastructures nécessaires à la pratique. Si on prend l’exemple des sports d’hiver, qui comptent parmi les pratiques les plus impactantes, les problèmes sont multiples. Une journée de ski alpin comprend notamment :
Si tous ces éléments sont coûteux en énergies et en ressources, le transport représente 57% du bilan carbone des stations de ski (étude 2010 de l’ADEME pour l’ANMSM). On peut donc difficilement considérer que le ski alpin soit une pratique sportive respectueuse de l’environnement. Et les évolutions climatiques globales mettent même la pratique de ce sport en péril pour les prochaines années. Alors, pour mieux concilier écologie et activité physique, des alternatives moins impactantes que le ski alpin existent. Le ski de randonnée, le ski de fond, ou encore les raquettes à neige sont d’autres façons de profiter de la montagne en hiver, de faire une activité physique et de limiter son impact.
La transition écologique du sport doit aussi se faire au niveau des événements sportifs, qui multiplient les pollutions et les émissions de CO₂ : déchets, énergie, transports…. En 2017, une charte de 15 engagements écoresponsables a été coconstruite entre le Ministère des Sports et des Jeux Olympiques et Paralympiques et WWF France (et actualisée en 2021), à destination des organisateurs d’événements sportifs. Car comme tout ce qui concerne les enjeux environnementaux, les responsabilités sont d’abord collectives. Si chaque sportif et sportive peut agir à son niveau par des actions concrètes, les gouvernements, institutions et organisations sportives ont un rôle primordial à jouer pour combiner sport et écologie.
Les infrastructures sportives et le matériel utilisé pour pratiquer un sport pèsent lourd dans la balance environnementale. En 2020, le Fondaction du Football comptait plus de 27 000 terrains de foot en France, occupant 18 000 hectares de surface. Ce sport, le plus pratiqué en France (et dans beaucoup d’autres endroits), nécessite de nombreuses infrastructures et du matériel coûteux en ressources. Il prend également la place d’espaces naturels et modifie le paysage. D’après la Ligue de Football Professionnel (LFP), un stade de foot français consomme en moyenne 2.358 MWh (électricité, gaz et chauffage urbain) par an, soit l’équivalent de la consommation de 500 foyers. Sans compter l’utilisation d’eau, qui s’élève à 14 336 m³ par an, soit le niveau de consommation de plus de 260 Français et Françaises. Conclusion ? Sport et écologie ne vont pas de pair !
Sans pointer du doigt le ski ou le foot par rapport à d’autres pratiques, toutes les structures sportives sont impactantes. Les piscines, pistes d’athlétisme, salles et terrains de sport sont aussi des installations qui mobilisent des ressources et empiètent sur des espaces naturels. À cela s’ajoute une gestion des déchets pas toujours adaptée, renforçant les défis à relever pour mieux concilier terrains de sport et environnement.
Les transports ont une grande part de responsabilité dans l’impact négatif du sport sur l’environnement. Pour aller faire une session de sport ou se rendre à un événement sportif : les déplacements sont nombreux, augmentant la pollution atmosphérique et les émissions de gaz à effet de serre. S’il paraît difficile pour les athlètes de haut-niveau d’éviter les déplacements, des efforts et solutions alternatives sont envisageables. En 2023, la Fédération Française de Football a annoncé que ses équipes utiliseraient désormais le train pour tout déplacement de moins de 3h, plutôt que l’avion (conférence de presse du 19 octobre 2023, Philippe Diallo).
Et les athlètes ne sont pas les seuls à se déplacer : la question des équipes qui les accompagnent et des supporters et supportrices qui viennent les soutenir lors d’événements nationaux et internationaux est cruciale. Chaque fois qu’ils se produisent, les Jeux Olympiques et Paralympiques drainent des flux d’athlètes, d’équipes, de volontaires et de fans venant des quatre coins du monde. Ces millions de personnes utilisent les transports à un niveau national ou international, faisant grimper l’empreinte carbone de tels événements sportifs. Avant le début des JOP 2024, l’Office du Tourisme de Paris estimait une fréquentation de 16,1 millions de visiteurs et visiteuses sur le territoire national, dont 48,3% de Franciliens et Franciliennes et 12% d’étrangers et étrangères.
À un niveau plus amateur, les transports sont aussi utilisés pour aller faire du sport : se rendre dans une salle ou sur un terrain de sport, rejoindre un chemin de randonnée à des kilomètres de son lieu de résidence, prendre la route jusqu’à une plage pour faire un sport d’eau, etc. Le développement durable n’est donc pas toujours au rendez-vous. Mais comment agir, à votre niveau, pour mieux concilier sport et environnement ? Voici quelques pistes pour tendre vers une pratique sportive respectueuse de l’environnement !
La prise de conscience des enjeux environnementaux dans le sport doit se faire à plusieurs échelles. Les organisations sportives peuvent se tourner vers des pratiques plus durables, les athlètes de haut-niveau peuvent montrer l’exemple, les supporters et supportrices ont un pouvoir sur les moyens de transports qu’ils choisissent, les équipementiers sportifs peuvent se tourner vers des solutions moins polluantes et consommatrices d’énergie. Les gouvernements, sponsors et partenaires sont aussi de la partie pour que, collectivement, l’empreinte carbone du sport se réduise et que la biodiversité soit préservée. Et au niveau individuel ? Pratiques sportives à impact limité, mobilité douce, équipements écoresponsables… On vous guide pour que vous puissiez, vous aussi, participer à la transition écologique du sport avec des actions concrètes !
Certains sports sont plus “développement durable” que d’autres. Si vous souhaitez vous tourner vers une pratique avec un impact environnemental limité et concilier sport et environnement, voici notre top 5 !
Vous habitez loin de votre lieu de pratique sportive ? La marche n’est pas une option pour vous y rendre ? Voici quelques actions environnementales possibles pour réduire votre impact en allant au sport :
Ces trois premières options, regroupées sous le terme de “mobilité douce”, sont une façon d’optimiser le lien entre sport et environnement et de repenser nos sessions sportives. Et commencer par un peu de marche ou de vélo avant d’arriver à un entraînement de danse, de tennis ou de basket semble plutôt cohérent dans une logique globale d’entretien du corps !
La période du COVID-19 nous a montré que des pratiques sportives digitalisées étaient possibles, évitant des trajets et donc les émissions de CO2 liées au transport. Mais il faut garder en tête que les données numériques ont, elles aussi, un impact sur la planète. Globalement, on vous conseille, dans la mesure du possible, de privilégier des pratiques qui nécessitent peu d’infrastructures et d’équipements, pour aller dans le sens de la sobriété et préserver la biodiversité. Et de favoriser des pratiques sportives réalisables près de chez vous et la mobilité douce pour aller vous dépenser.
Votre transition écologique sportive se joue aussi sur les produits choisis pour pratiquer. Les textiles, chaussures, équipements et accessoires sont consommateurs de ressources naturelles et d’énergie au moment de leur production, de leur commercialisation, de leur utilisation et de leur fin de vie en devenant des déchets. Par exemple, les combinaisons en néoprène utilisées pour les sports d’eau (surf, natation en eau libre, plongée…) sont créées à partir de pétrole et libèrent des micro-plastiques qui se répandent dans les écosystèmes marins et les détériorent. Vos chaussures de course, votre justaucorps de danse, vos haltères, votre vélo, votre veste gore-Tex… Tous ces équipements sont source de pollution et d’émissions de CO2. Alors une fois que la prise de conscience est là, quelles solutions existent pour réduire son impact au maximum ? Voici quelques actions environnementales possibles !
Côté clubs et événements sportifs, des labels vous garantissent leurs démarches et actions concrètes pour le développement durable, comme “Développement durable, le sport s’engage” ou “Fair play for planet”. Et si vous voulez pousser la réflexion encore plus loin, vous pouvez aussi revoir votre alimentation et opter pour un régime végétarien ou végétalien. Sur ce sujet qui vise à concilier sport et environnement, des athlètes montrent l’exemple sans impact négatif sur leurs performances. C’est le cas de Venus et Serena Williams (États-Unis) et du footballeur Sergio Aguero (Argentine).
💡 L’info de la team ASPTT
Des sportifs et sportives de haut niveau s’emparent du sujet pour faire bouger le sport sur des actions environnementales. Coralie Balmy (ancienne nageuse), Isabelle Autissier (ancienne navigatrice), Xavier Thévenard (ultra-traileur) ou encore Nikola Karabatic (handballeur), s’engagent sur différents plans pour que sport et environnement soient de plus en plus compatibles.
Alors, faire du sport de façon durable et concilier sport et environnement, c’est possible ? Oui, si on s’y met collectivement ! Sport et environnement ne sont pas incompatibles. La transition écologique du sport doit s’accélérer pour créer un cercle vertueux face au défi du changement climatique. D’ailleurs, si vous êtes touchés par l’écoanxiété (l’anxiété liée à la situation environnementale actuelle et future), une activité physique régulière peut vous aider à vous apaiser. Alors pas question d’arrêter, mais plutôt d’adapter notre manière de faire du sport, essentiel à notre santé mentale et physique.
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